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Déclaration de la CGT Éduc'action Bretagne au Comité Technique Académique de Rennes du 9 juin 2022



Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,


Ce dernier CTA de l’année scolaire 2021/2022 va se tenir dans un contexte politique particulier puisque pris en étau entre une élection présidentielle, qui a de nouveau permis au président sortant d’être réélu avec un taux d’abstention toujours en hausse à l’image du peu de confiance qu’une partie, non négligeable, des citoyen-ne-s ne lui accorde plus, et entre la prochaine échéance législative où la bergerie macronienne semble en émoi et aux abois face au danger que représenterait une opposition populaire de gauche plus unie et déterminée que jamais si elle venait à gouverner.


En effet, il faudrait être sur nos gardes et se méfier d’un programme social et écologique mais néanmoins éducatif car davantage plus séduisant pour la jeunesse française bien mise à mal par le gouvernement du premier quinquennat, même si l’ex-nouveau président admet bien malgré lui que « les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut », et qu’une « révolution culturelle » construite sur « un plan quinquennal » pourrait être le modèle de la feuille de route du prochain gouvernement du « en même temps » « coloré à gauche » !


Mais qui sème le mépris et souffle sur les braises de la colère, récolte la chantilly des gourmands gourmets rassasié-e-s des contre-réformes éducatives qui ont contribué à défaire un peu plus notre École en péril, car laissée sans aucun doute à l’abandon par des enseignant-e-s à qui l’on conseillait de traverser la France entière pour aller cueillir des fraises gariguettes ! Dorénavant à Montargis, c’est chose faite pour l’ex-ministre Blanquer dont la CGT ÉDUC’ACTION a salué non sans une certaine émotion de joie et de bonheur… son départ !


Toutefois, l’épilogue de l’arroseur arrosé passé, la CGT, vigilante et en état d’alerte permanente, n’en oublie pas pour autant que le réel danger identifié de longue date reste la menace des loups xénophobes de l’extrême droite, même si écartés une fois encore lors du 2ème tour des présidentielles. Soit, ce constat fait, jusqu’à quand la digue républicaine et démocratique va-t-elle encore tenir dans notre pays ?


Aussi, prenons garde par conséquent à ne pas ajouter de la confusion dans l’esprit éclairé des travailleurs et travailleuses en leur faisant croire qu’un nouveau CNR, projet de refondation impériale d’une Renaissance retrouvée, pourrait remplacer celui d’une Résistance que l’on voudrait effacer des livres d’Histoire, alors que la France est toujours en guerre.


Rappelons tout de même que rien n’est plus beau et vrai que l’original, et que la paix, si proche socialement et si lointaine géographiquement parlant, doit rester notre préoccupation première.

Alors, ne nous y trompons pas, le projet de retraite à 65 ans ou l’obligation, pour les bénéficiaires du RSA, de fournir 15 heures de travail hebdomadaire, montrent à quel point le programme d’Emmanuel Macron, s’il est appliqué, ira à l’encontre des salarié-e-s et des plus précaires de ce pays, à l’image des AED et AESH toujours en attente de vrais statuts et de salaires dignes ou du recrutement à outrance de personnels contractuels embauchés au pied levé entre deux rendez-vous d’emploi !


Non, l’Éducation nationale n’est pas une agence matrimoniale !


De plus, dans le domaine de l’Éducation, le programme n’est guère réjouissant : accentuation du tri social des élèves, de l’autonomie des établissements, des hiérarchies intermédiaires…Quant aux salaires des personnels, la promesse du président Macron d’une revalorisation de 10% a été suivie très vite par un rétropédalage de son équipe de campagne : 10% de revalorisation n’est qu’un ordre de grandeur, parait-il.


On aurait tort de s’emballer !


Mais au-delà des éléments de langages usés jusqu’à n’en plus finir à des fins électoralistes, les choix et actes pris et assumés au coeur des engagements de campagne d’Emmanuel Macron, en nommant une femme première ministre et un nouveau ministre de l’Éducation comme exemple d’une rupture idéologique avec son prédécesseur, mais piloté en sous-main par le nouveau directeur de cabinet pressé de finir de développer à outrance l’apprentissage, et de terminer la soi-disant rénovation de la voie professionnelle, ne sont que signes subliminaux envoyés à un pays que l’on voudrait se tenir sage.


Par conséquent, pour la CGT ÉDUC’ACTION, ce nouveau quinquennat ne s’annonce pas mieux que le précédent et nul doute que les attaques vont très vite arriver pour les personnels de l’Éducation. Soyons donc prêts et prêtes à construire la riposte : par notre détermination il faudra imposer un autre projet politique et social et d’autres choix en matière éducative, revendiquer des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail.


C’est pourquoi, le choix de société auquel nous aspirons, par-delà l’arc en ciel qui constitue la palette de nos différences et diversités auxquelles nous sommes attaché-e-s, et qui fait la richesse de notre pays, incluant le blanc et le noir comme couleurs complémentaires et non opposables, ne se réalisera toutefois, et sans concession aucune, qu’après avoir exclu toutes les formes de brun.


Merci de votre attention.


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