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V O I E P R O . E N D A N G E R !
Grilles horaires avec la transformation Blanquer
Bac pro / CAP / Analyses
Déclaration intersyndicale Voie pro -
11 oct 2018
BILAN DE L'AUDIENCE AU M.E.N. DU 17 MAI
CAMPUS DES MÉTIERS : ¿ QUESACO ?
CAMPUS DES MÉTIERS...
¿ QUESACO ?
AUDIENCE DE LA CGT EDUC'ACTION AU M.E.N. :
HYPOTHÈSES DU MINISTÈRE EN AVRIL 2018
Attaque sur la voie professionnelle initiale : une cohérence globale :
Au niveau sociétal, le projet macronien doit être compris pour ce qu'il est : le retour à une société 100 % libérale – comme ce qu'elle était au XIXème siècle, dans laquelle le 1er de cordée est libre d'organiser son enrichissement en s'affranchissant de toutes les règles (droits du travail structurant le salaire, les conditions de travail etc.) permettant un contre-pouvoir démocratique.
- Ainsi en est-il des ordonnances qui poursuivent et aggravent encore davantage la casse des droits des salariés (casse des conventions collectives nationales, fragilisation des contre-pouvoirs syndicaux : Comité d'entreprise qui ont un droit de regard sur les choix stratégiques de l'entreprise, CHS-CT et le droit d'injonction sur les conditions de travail, temps attribué aux délégués syndicaux pour représenter et défendre leurs collègues, etc.) bien entamés par les Lois « Travail » du gouvernement Valls. Sans parler de décennies d'attaques tous gouvernements confondus, souvent au nom de la soi-disante lutte contre le chômage (emplois précaires et flexibilité générale, facilités de licenciement, baisse des prestations sociales, augmentation des cadences).
- Ainsi en est-il de l'accélération de la casse de la Sécurité sociale, avec la diminution des cotisations (vantée cyniquement par la France en Marche comme un gain de pouvoir d'achat !)… la hausse de la CSG permettant de renforcer encore davantage le remplacement des cotisations (initialement gérées par les représentants des salariés et ayant permis de substantielles améliorations des conditions de vie des Français de l'après-guerre aux années soixante dix) par un impôt dont on sait comment ce dernier peut s'évaporer au gré des niches fiscales et autres subtilités d'optimisation, sans parler le l'évasion fiscale!, dont on sait comment une loi fiscale au gré d'une majorité parlementaire et gouvernementale peut décider de son amplitude, voire de sa disparition !
- Ainsi en est-il de la casse des Fonctions publiques avec l'annonce récente de CAP 22 : réduction de 120 000 fonctionnaires et mise en place de départs volontaires remplacés par des contractuels, fin de concours de recrutement, modification des instances des représentants du personnel… externalisation - privatisation de services et de compétences de l'État au profit d'entreprises privées.
- Ainsi en est-il de la casse des diplômes avec aujourd'hui la généralisation du contrôle continu au baccalauréat général et technologique, qui signifie la fin définitive du bac national au profit d'un diplôme maison non reconnu par les Universités et les employeurs.
Cet état de fait s'intègre parfaitement dans les projets libéraux de généraliser les formations non-diplômantes et non-certificatives axées sur des compétences minimales, reconnues localement (au niveau de la Région, d'une branche professionnelle...), et reconnues sur une durée limitée (comme les Certificats de Qualification Professionnelle et autres Certificats d'Aptitude). Cet état de fait explique aussi parfaitement la volonté patronale de récupérer la main-mise sur l'apprentissage et sur l'ensemble des organismes de formations professionnelles continue, afin de formater les personnels à ses besoins immédiats et locaux.
La logique patronale est simple : payer l'employé en fonction du poste de travail qu'il occupe et non en fonction de sa qualification.
La CGT, elle, depuis sa création, se bat pour instaurer des règles protectrices pour les salariés et leur famille.
► Contre la casse des diplômes, des certifications et des conventions collectives !
► Contre les exonérations et cadeaux fiscaux faits aux 1ers de cordée, n'ont jamais entraîné le progrès social !
► Contre le projet libéral d'une société où la précarité des individus et des territoires assure le bénéfice de quelques uns !
Le gouvernement prêt à céder l’enseignement professionnel au MEDEF !
Le rapport « pour le développement de l’apprentissage » propose au gouvernement des pistes qui sapent le fondement même de l’enseignement professionnel sous statut scolaire. Par ses propositions, ce rapport remet en cause le statut scolaire de nos formations avec la mixité des publics, menace les contenus d’enseignement et induit l’annualisation du temps de travail des PLP ! Le texte proposé reprend en grande partie les propositions du MEDEF. Pour la CGT, l’apprentissage ne doit pas être développé au détriment de la voie scolaire. Dans les jours qui viennent, Régis Marcon et Céline Calvez doivent remettre leur rapport sur la voie professionnelle scolaire. Ce rapport s’inscrira-t-il dans les mêmes perspectives que celui sur l’apprentissage ? C’est à craindre... La CGT Éduc’action va s’engager résolument contre les mesures proposées, dans un cadre unitaire avec toutes les organisations syndicales qui partagent son analyse.
Les mesures du rapport : cinq points particulièrement inquiétants
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- Le développement de la mixité des publics : cette mesure se traduira par la présence dans une même classe d’élèves et de salarié·es en apprentissage. Comment assurer un temps de service hebdomadaire devant des publics aux rythmes différents de formation ? La réponse est toute prête : l’annualisation du temps de travail des PLP !
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- Faciliter les passages du scolaire à la formation en apprentissage : inscription de jeunes en CFA sans contrat d’apprentissage, passage de l’apprentissage au scolaire par des conventions CFA-lycées professionnels... Objectif de ces mesures : développer l’apprentissage en facilitant le tri des jeunes y accédant.
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- Le regroupement des diplômes autour de familles de métiers : cette mesure peut donner plus de lisibilité dans les parcours d’orientation mais elle conduit à une déspécialisation des enseignements. Avec l’exemple bien connu de la suppression des bacs pros comptabilité et secrétariat au profit du bac pro Gestion Administration (GA), on voit ce que peuvent donner de tels regroupements : une déspécialisation des formations qui ne permet ni une insertion professionnelle satisfaisante, ni des poursuites d’études.
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- La mainmise des branches professionnelles (le patronat) sur les contenus des formations : le rapport préconise de confier l’élaboration des Référentiels d’Activités Professionnelles (RAP) aux seules branches patronales...
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- Dégradation des rémunérations et des conditions de travail des apprenti·e·s : rémunération non plus basée sur l’âge mais sur le niveau du diplôme, dérogations pour les durées et les horaires de travail dans des branches comme le BTP ou l’hôtellerie-restauration...
Les propositions de la CGT pour la voie professionnelle du lycée :
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La CGT Éduc’action défend un enseignement professionnel sous statut scolaire de qualité pour améliorer l’insertion professionnelle et les poursuites d’études. Cela nécessite des avancées sur des mesures précises :
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- Des parcours en 4 ans de formation pour les élèves et dans les filières où c’est nécessaire : classes passerelles, d’une année, vers le BTS avec un référentiel national, secondes d’orientation qui s’articulent avec une spécialisation de trois ans jusqu’au bac pro. Il faut adapter les parcours aux besoins des élèves.
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- Des diplômes nationaux pour garantir la qualité et la reconnaissance des formations : suppression des CCF au profit d’épreuves ponctuelles nationales. Arrêt du découpage des diplômes en blocs de compétences : le parcours scolaire des élèves doit aboutir à une formation diplômante reconnue qui donne des droits aux salarié·es.
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- Un statut préservant le maximum hebdomadaire de 18h d’enseignement : refus de l’annualisation du temps de travail induit par la mixité des publics et la réorganisation du calendrier scolaire.
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- Un enseignement professionnel de qualité : formation des élèves à des métiers et une offre de formation diversifiée sur l’ensemble du territoire. Répondre aux défis du XXIème siècle : développement des formations en lien avec le numérique et les problématiques environnementales.
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- Un classement en éducation prioritaire de la voie professionnelle du lycée, seuils d’effectifs par classe et moyens horaires pour des dédoublements.
Pour la CGT Éduc’action, la voie professionnelle est l’une des trois voies du lycée, elle doit garder toute sa place au sein de l’Éducation nationale dans l’intérêt des élèves et des personnels. Il est nécessaire de défendre et d’améliorer cette voie de formation sous statut scolaire.
C’est dans cet objectif que la CGT Educ’action a adressé une invitation aux organisations syndicales pour définir, dans l’unité la plus large, des modalités d’actions et des revendications communes.
Rassembler tou·tes les PLP et leurs organisations syndicales pour la défense de la voie professionnelle du lycée.
La CGT, c’est l’intérêt de la voie professionnelle et des PLP !
Carte des formations ou formations à la carte ?
Dans toutes les régions, toutes les académies, nous découvrons les évolutions des cartes des formations professionnelles pour l’année scolaire prochaine. Prérogative régionale, les politiques en la matière diffèrent d’une région à l’autre, mais dans cet article nous nous proposons de dégager les principaux axes d’évolution de ces cartes des formations professionnelles pour la rentrée 2018. Redonner de la lisibilité, face au morcellement régional, est une priorité pour la voie professionnelle du lycée. Les cartes des formations sont au croisement de deux enjeux majeurs pour le syndicalisme que nous portons : la défense de formations qualifiantes pour les élèves et celle des postes de PLP qui y sont liés pour les mettre en œuvre.
Feu rouge pour les formations en scolaire !
Dans de nombreuses académies prévaut le « à moyens constants » pour les formations initiales sous statut scolaire. Á Lyon comme à Bordeaux, le nombre d’ouvertures est égal au nombre de fermetures. Mais ce n’est pas le cas dans les académies où les places vacantes restent nombreuses, notamment dans les académies d’Ile-de-France où les fermetures de postes PLP sont importantes : à Créteil, 60 postes PLP sont supprimés à la rentrée prochaine ! Les fermetures semblent plus importantes dans le domaine industriel, essentiellement en CAP, au profit du seul bac pro. À Versailles, la politique rectorale de déplacements des sections professionnelles d’un établissement à l’autre pour faire de la place aux flux d’élèves toujours plus importants vers la seconde générale est à noter : la voie pro scolaire sert de variable d’ajustement. Au-delà des nuances régionales et académiques, force est de constater qu’il n’y a pas d’ouvertures et donc de développement des formations sous statut scolaire.
Feu vert pour les formations en apprentissage mais...
La poussée des ouvertures en apprentissage est très forte dans de nombreuses académies : Bordeaux, Poitiers, Caen, Orléans-Tours... Dans ces académies, les ouvertures de formations initiales en apprentissage sont quasiment exclusives. Cela montre bien que le mode de formation en apprentissage n’est pas conçu comme un mode de formation complémentaire aux formations sous statut scolaire mais se développe bien en concurrence. Il faut souligner que l’étude des cartes des formations confirme les données statistiques de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche des études Statistiques) pour 2016 : c’est aux niveaux III (BTS) et II (Licence) que le développement de l’apprentissage est le plus fort. Au niveau V (CAP) et IV (bac pro) ce mode de formation ne répond pas aux attentes des entreprises qui cherchent des salarié·e·s à bas coût et immédiatement productif·ve·s.
Campus des métiers et des qualifications : cheval de Troie de la casse de la voie pro scolaire
Les campus des métiers et des qualifications créés par la Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 portant « refondation de l’école » se développent partout. Ces campus regroupent un réseau de différents acteurs de la formation professionnelle : lycées, CFA, universités, organismes de la formation continue en lien avec les chambres de commerce et les branches patronales dans un domaine donné. Ils sont un outil au service des attaques portées contre le service public d'éducation et de formation. Ils servent à mettre en concurrence les établissements et les organismes de formation pour tirer vers le bas à la fois le service rendu aux "usagers" et les statuts des personnels. Au motif d'une optimisation des moyens, ils mettent en place la mixité des publics et des parcours qui brouille les cartes et porte en elle les germes de la disparition du service public. Ils servent aussi les intérêts privés en permettant aux entreprises d'utiliser les plateaux techniques pour leurs propres recherches et les dispensent d'investir dans la Recherche et le développement.