Monsieur le Préfet, Mesdames les Vice-Présidentes, Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs,
Le tsunami sanitaire planétaire qui submerge également notre pays, vagues après vagues, de fermetures de classes en fermetures de classes, a montré l'impact néfaste XXL de la précarisation du travail. Depuis bientôt deux ans, l’utilisation de cette situation, voire sa gestion, par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salarié-e-s, des jeunes, des retraité-e-s et des privé-e-s d’emploi est insupportable.
Partout en France, les récentes manifestations ont démontré la nécessité d’une augmentation des salaires, de l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage, d’un vrai travail avec un salaire digne pour toutes et tous au nom de l’égalité professionnelle femmes/hommes qui peine à voir le jour.
La CGT se bat contre les licenciements de plus en plus abusifs et la généralisation de la précarisation de l’emploi qui touche principalement les jeunes diplômé-e-s ou en cours de formation, et les femmes comme nos collègues AESH, notamment. À l’occasion de cette journée mondiale du 25 novembre, la CGT a appelé à la mobilisation féministe et syndicale, afin d’exiger des mesures concrètes et contraignantes pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles au
travail face à l’inaction du gouvernement et du patronat.
Elle revendique la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la Fonction publique et le renforcement de leurs moyens, ainsi que le rétablissement de tous les droits et libertés pour la jeunesse comme pour le monde du travail.
Ces perpétuelles détériorations des conditions de travail, d’emploi, de formation se retrouvent dans l’Éducation nationale comme partout ailleurs.
Aussi, la CGT ÉDUC’ACTION, dans l’attente de leur abrogation, continuera de s’opposer aux réformes du lycée et de la voie professionnelle, à la loi Rilhac et au dispositif de tri Parcoursup menées tambour battant, souvent contre la volonté des personnels et au prix d’une nette dégradation de leurs conditions de travail.
Ainsi, nous dénonçons avec force, la seule réponse apportée à la demande de revalorisation salariale qui consiste à revaloriser sous forme indemnitaire et non pas indiciaire. Pire encore, le recours aux heures supplémentaires comme moyen d’améliorer son revenu. La récente décision concernant les heures supplémentaires pour les AED en est un exemple parlant alors que les services de vie scolaire dans les établissements manquent de personnels. Partout des
postes seraient nécessaires et les 75 millions rendus au budget de l’État auraient permis en partie au moins, leur création, ainsi que l’ouverture des places nécessaires dans l’enseignement supérieur.
La CGT persiste à dire que sans recrutement, et augmentation du nombre de postes aux concours et recours aux listes complémentaires, le service public d’Éducation ne pourra s’améliorer durablement et qualitativement pour répondre aux besoins des élèves. Proposer des AED en heures supplémentaires pour remplacer les enseignant-e-s absent-e-s est non
seulement inadmissible (le remplacement doit se faire avec des TZR dont le nombre fait défaut également), mais révèle encore plus l’expression d’une forme de cynisme similaire à celui qui s’exprime dans une certaine presse nationale et contre laquelle notre ministre ne réagit pas.
Il est urgent de redonner à l’École, toutes les heures d’enseignement volées depuis des années pour lui permettre de remplir correctement ses missions.
Tout comme est ubuesque la situation des disciplines dites en tension et pour lesquelles le recrutement semble difficile encore à cette période de l’année dans certains établissements de notre académie où des classes n’ont toujours pas d’enseignant-e.
Pour preuve, une contractuelle en allemand, dont c’est la langue maternelle, attend toujours de pouvoir être réaffectée dans notre académie, après en être sortie sans contradictoire à l’issue d’une CCP ANT, alors que des rapports établis par des chefs d’établissement ou inspecteurs d’autres académies dans lesquelles elle a dû aller travailler depuis font l’éloge de son travail et de son investissement auprès des élèves confiés. À l’heure où l’académie est contrainte de passer par pôle emploi ou les réseaux sociaux au vu de l’impossibilité d’embaucher, le rectorat s’entête à ne pas donner une suite favorable à sa demande laissant depuis la rentrée des élèves sans enseignant-e ? Les parents d’élèves apprécieront !
À moins que l’académie de Rennes, en tout dernier ressort, soit contrainte elle aussi à solliciter des collègues retraité-e-s comme c’est déjà le cas dans certains départements français ?
Enfin, si la formation professionnelle sous statut scolaire initial dispensée dans nos LP bretons connait des résultats aux examens bien au-delà de la moyenne nationale, malgré une réforme qui met à mal les moyens dédiés pour y arriver, force est de constater que les élèves du public vont être une nouvelle fois pénalisé-e-s, en plus des difficultés rencontrées par la mobilité et/ou l’hébergement dans le cadre de leurs études, après l’application de cette malingre, car famélique au possible, carte des formations présentée ce jour pour avis.
En effet, celle-ci ne respecte en rien l’équilibre de l’implantation des LP public, à hauteur de 60%, sur notre territoire, comme pourtant l’avait affirmé le SG au CTA du 18 novembre dernier, à moins qu’il y est une réelle volonté de favoriser et de maintenir le particularisme de l’enseignement privé principalement catholique en Bretagne avec la bénédiction de
la Région et de l’État. Les contribuables apprécieront !
Car, la perte vertigineuse de plus de 2500 élèves dans le second degré public, dont une partie avérée a fui dans le privé est sans doute la déclinaison régionale du programme « un jeune, une solution », alors que le chômage des jeunes ne baisse toujours pas.
De plus, la CGT fait le triste constat que l’exercice politique du « en même temps » a atteint ses limites au regard notamment du projet d’ouverture non retenu d’un CAP ébénisterie, dans le domaine Arts, Spectacle et Design, qui correspond pourtant à la priorité de renforcer l’offre de formation au LP Savina de Tréguier dans le cadre de la mise en place du Campus d’excellence de l’EAC en Région Bretagne, de l’absence d’ouverture de formation dans le domaine « sanitaire et sociale » où le manque de personnel face besoin d’accompagnement des personnes âgées à domicile ou en structure devrait pourtant nous préoccuper vu leur nombre grandissant, ainsi que dans le domaine « sport-animation » qui reste à développer si l’on veut donner du sens à notre nouveau Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports.
C’est pourquoi, si l’objectif est de renforcer l’attention portée par les institutions régionales aux lycéens et lycéennes professionnel-le-s, comme rapporté en conclusion de l’étude présentée à la session du CESER du 4 octobre dernier, pour laquelle la CGT a émis un avis favorable, et dans l’attente d’une éventuelle création d’un observatoire de la voie professionnelle qui réaliserait le recueil et la mise en cohérence des données relatives aux parcours dans la voie professionnelle (poursuites d’étude, mixité filles-garçons, insertion professionnelle), émanant des différents ministères et réseaux d’enseignement (public/privé/apprentissage), la CGT ÉDUC’ACTION BRETAGNE, à moins de décisions sismiques prises ce jour, ne votera pas favorablement cette nouvelle carte des formations 2022, comme lors du comité plénier du CREFOP d’hier matin.
Merci de votre attention.
Les élu-e-s CGT ÉDUC’ACTION BRETAGNE au CAEN de l’académie de Rennes.
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